L'Horticulture française : ses progrès et ses conquètes depuis 1789

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V. FLORICULTURE.

Quelle fâcheuse coïncidence ! La floriculture si riche et si fière de ses conquêtes nous attend et l'heure presse. Peut-être nous sommes-nous attardés aux objets essentiels à la vie! Il eût été cepen-

dant agréable d'étudier tous ces représentants de la Flore exotique qui ont rencontré chez nous l'hospitalité la plus large. Les attentions, les soins ne leur ont pas manqué; la nourriture et le logement leur étaient assurés et leur reproduction réglée d’une façou sage et combinée. Sur plus d’un point, la transformation qu'ils ont subie est telle que, s'ils retournaient dans leur patrie, les naturels auraient peine à les reconnaitre.

À chaque concours de l'Exposition universelle, le Trocadéro est tellement approvisionné, que notre visite aux fleurs pourrait se concentrer sur son domaine. Nous la ferons rapidement.

Ouvrons les serres à deux battants. Nous sommes en présence de sujets remarquables dans les genres principaux :

Les Palmiers, «ces princes altiers du règne végétal» suivant l'expression de Linné (1700-1 778). Les régions chaudes ou tempérées de l'Afrique, de Asie, de l'Océanie sont leur pays d'origine; déjà Charles Naudin en a acclimaté trente espèces à Antibes;

Les Fougères, plus cosmopolites, modèles de finesse et d’élégance dans le développement de la fronde;

Les Broméliacées de l'Amérique du Sud ou équatoriale, plantes étollées dans leur feuillage, originales dans leur floraison, et plus rustiques qu'on ne l'avait supposé jusqu'alors;

Les Orchidées épiphytes ou terrestres, véritables bijoux à surprises, mises à la mode par les dilettante du culte des fleurs; ce sont les fleurs du paradis, d’après Michelet.

Depuis l'importation du premier Dendrobium des Indes en 1812 par Roxburg; depuis les envois au Muséum par Guillemin, Houllet et Pinel, par Leprieur et Mélinon, par Perrotet, Goudot, Triana, et