L'Horticulture française : ses progrès et ses conquètes depuis 1789

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notre prenuère exposition nationale de chrysanthèmes, à Troyes, en novembre 1886. N'est-ce pas d’ailleurs un peu la déesse du jour? Nos premiers semeurs, Audibert de Tarascon, Reynier d'Avignon, Bernet, Pertuzès, Bonamy, Audiguier de Toulouse, Rantonnet d’Hyères, Boucharlat de Lyon, Lebois de Livry, Pelé de Paris, Salter de Versailles, . .. avaient-ils rêvé un pareil succès ? ÂAjoutons que la race pompon s'est constituée en 1846 par Fhybridation des trouvailles de Robert Fortune en Chine.

Centenaire aussi, l’arrivée du Dahlia. De Mexico, en 1789, il fait son entrée à Madrid. En 1802, le docteur Thibaud, botaniste de notre ambassade, l'envoie à titre de plante alimentaire au, Muséum, qui le recevait en même temps de Humboldt(®) et de Bonpland en tournée sur les plateaux mexicains. Le célèbre jardinier académicien André Thouin (1745-1824) devine l'avenir floral de la plante et en commence le semis; dix années plus tard, le capitule prend sa plénitude et roule ses ligules en cornet. Aujourd'hui, quelle richesse dans la fleur, dans sa forme, son ampleur, sa tenue! quelle surprise dans les coloris! A part la nuance céleste, toute la palette du peintre y a passé. Imitons les maîtres : les deux Souchet, Soutif, Ghéreau, Miellez, Salter, Chauvière, Quétier, Uterhart, Laloi, Jacquin, Guénot, Dufoy, et méfions-nous du Dahlia simple, à moins qu'il n'ait les qualités développées par les Dahlias gracilis et imperialis chez Huber à Hyères, dès 1862. L'infatigable Roezl (1892 4-1 885) les avait recueillis au Mexique.

De la Chine et du Japon, l'élégant Dielytra, le sombre Perilla, le charmant Hoteia dont les panicules blanches, fines et dressées sont précieuses aux fervents du culte de Marie.

Les Immortelles, toute une réunion d'espèces disparates sous un seul nom. L'industrie des bouquets et des couronnes de fleurs,

® Par son influence auprès de l'armée ennemie, de Humboldt put faire préserver notre Muséum des conséquences de la guerre de 1814. Pareille immunité ne fut pas accordée à notre Établissement scientifique lors de la seconde invasion, en 1870, car les projectiles allemands ont été lancés sur le Jardin des Plantes (87 obus en 18 jours) el sur le Jardin du Luxembourg, maleré les prolestalions du monde savant. . .!

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