L'impôt des gabelles en France aux XVIIe et XVIIIe siècle : thèse pour le doctorat

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poids de limpôt, en en rendant moins cruelle la percep tion et moins choquante la disproportion des charges et en s’efforçant de faire disparaître la contre bande en diminuant les profits qui la faisaient naître et l’alimentaient.

Rendre uniforme l’imposilion de la gabelle aurait remédié aux plus grands inconvénients de cet impôt. Cela en aurait allégé la charge et aurait supprimé toute la contrebande intérieure. Mais les provinces privilégiées opposèrent toujours la plus invincible résistance à toute alteinte à leurs privilèges et la crainte de troubles empècha toute tentative de réformes. « Ces privilèges, héritages des événements passés, empêchaient le roi même de rien faire pour le bien général » (1).

Vauban, dans la dîme royale, tout en reconnaissant les vices de la gabelle, conserve l'impôt du sel en le modérant. Il en constitue le troisième fonds des quatre différents fonds, auxquels il réduil tous les impôts.

Il établit l'égalité de tous devant Pimpôt du sel, en supprimant les privilèges d’exemption et la suppression de la distinction du pays de franc-salé d'avec celui qui ne l’est pas, et propose l’achat des salines par le roi.

Son premier objet est d’unifier les provinces à l'égard de l'impôt du sel.

En supprimant la variété dans la quotité de Pimpôt, il prétend arriver à la disparition dn faux-saunage, qui

est encouragé par les différences énormes existant dans le

4. Mme de Staël, Considérutions sur la Révolution francaise.