L Occupation austro-bulgare en Serbie
L'EXPLOITATION ÉCONOMIQUE DU PAYS 139
disel Az Ujszag, mais qu’elles ont été au contraire imposées aux habitants. Les autorités ont dû dresser une liste des notables ayec évaluation approximative de leur degré de richesse et elles ont assigné à chacun la somme qu’il devait acquitter. Ainsi expliquées, les souscriptions à l'emprunt prennent le caractère d’une véritable contribution de guerre.
Ce n’est pas la première fois que l’occupant d’un pays ennemi fait contribuer la population à ses dépenses de querre, et dans les guerres antérieures, généralement beaucoup plus respectueuses du droit international que la guerre actuelle, les contributions ont été fréquentes. Dans la doctrine même du droit des gens, les opinions là-dessus ont été partagées et la question des contributions est l’une des plus controversées. De nombreux auteurs, comme Vaitel, Klüber, Massé, Vidari, ont cherché à excuser la mise à contribution du territoire occupé. L'Institut du droit international, qui doit évidemment être considéré comme l'interprète le plus autorisé de la doctrine, a lui-même cru devoir admettre, dans son Manuel adopté à la session d'Oxford (1880), la légitimité des contributions dans certains cas. Le Règlement de La Haye reflète ces flottements de la doctrine en n’interdisant pas les contributions et en se contentant seulement de les restreindre dans certaines limites. D’après l’article 49 du Règlement : « Si en dehors des impôts visés à l’article précédent, l’occupant prélève