L Occupation austro-bulgare en Serbie
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d’autres contributions en argent dans le territoire occupé, ce ne pourra être que pour les besoins de l'armée ou de l'administration de ce territoire. » Ces hésitations de la doctrine et ces tolérances admises par le droit conventionnel sont regrettables. Nous sommes tout à fait d’accord avec Calvo quand il dit que la théorie des contributions [légitimes « est en contradiction flagrante avec le principe qui établit que la guerre n’est dirigée que contre l’État et non contre les sujets pris isolément. De même que l’ennemi n’a pas le droit de contraindre ces derniers à combler les vides de ses cadres et à entrer à son service, de même il ne saurait exiger - qu'ils lui fournissent l'argent nécessaire pour continuer la guerre. L'expérience d’ailleurs démontre que cet abus de la force ne servait qu'à exaspérer les populations et à envenimer les guerres » (:). Le raisonnement de Calvo est rigoureusement logique et c’est lui qui est dans le vrai. Donner de argent à l’ennemi, avec lequel il pourra ravitailler, équiper et armer des soldats, est une aide tout aussi précieuse et tout aussi directe que lui fournir des soldats. L'Allemagne l’a reconnu elle-même en 1871 lorsqu'elle a condamné pour crime de trahison un banquier de Berlin, Güterbock, parce qu'il avait fait souscrire ses clients à un emprunt qui devait aider l'Etat ennemi. Si Güterbock a été traître en
(x) Cazvo, Droit international théorique et pratique, tome IV, $ 2237.