L Occupation austro-bulgare en Serbie
LA DÉNATIONALISATION 29
tenant à une Église non reconnue, instituée uniquement pour servir d’instrument à la propagande nationale bulgare. :
Mais on ne s’est pas arrété là... On s’est appliqué à supprimer tout ce qui avait un caractère national non seulement dans l'Église, mais aussi en dehors d'elle. Violant le droit de propriété privée, expressément reconnu par le Règlement de La Haye, les autorités bulgares ont pénétré dans toutes les maisons et ont fait main-basse sur tout imprimé serbe, que ce fût un livre, un journal, un prospectus, n'importe quoi (:). Ordre était donné d’anéantir tout ce qui avait été imprimé en langue serbe. Dans chaque ville, dans chaque bourgade, on lormait de petits bûchers avec tous ces livres amassés et on y mettait le feu. Cet accès de fureur une fois apaisé, on s’est rappelé que le papier de ces imprimés pouvait être quand même utile à quelque chose, et un jour, on lisait dans l’Outro (°) et dans les autres journaux de Sofia que le ministre du Commerce bulgare avait ordonné de remettre les livres et manuscrits saisis à l’Imprimerie Nationale de Sofia pour servir de matières brutes à la fabrication du papier. Dans cet arrêté ministériel les plus hautes autorités bulgares constataient ouvertement la destruction des livres et imprimés
(x) On verra plus loin que le pillage ne s’est pas borné à la saisi. des livres, loin de la. E
(2) Numéro du 26 avril 1916.