La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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remplir au plus vite sa lourde mission. Après votre déclaration, je vous déclare à mon tour :

N'attendez rien de nous et oubliez qu'il existait des engagements depuis 1902 qui nous liaient jusqu'à ce jour.

Petrograd, le 42/25 juin 1913. N° 3402. Signé : BoBTCHEFF !.

Après ce qui venait de se passer, il semble tout naturel que M. Daneff ne soit pas parti pour Petrograd le dimanche 16/29 juin, ainsi qu'il l’avait promis, de même que l’ordre ait été donné d’attaquer les Serbes et les Grecs, le samedi soir 15/28 juin *.

Encore un mot. Ce même jour, 15/28 juin, le comte Tarnowsky, ministre d’Autriche-Hongrie à

‘ Discours de M. Ghénadieff, député de Stroumitza, Sofia, 1914, p. 237 à 238.

* Ilestintéressant de noter que M. Daneff a aussitôt communiqué d'urgence le 9/22 juin à M. Nekloudoff, ministre de Russie à Sofa, la décision prise à \Vrana ; mais il l'a fait un peu diléremment quà M. Bobtcheff. La communication faite à M. Nékloudoff est la suivante : Vule danger extrème qui s'est particulièrement accru depuis la réception de la note serbe d'hier et l'impossibilité de nous mettre directement d'accord au sujet de la démobilisation, le Gouvernement bulgare, désirant épuiser tous les moyens pour régler pacifiquement le différend entre la Serbie et la Bulgarie, adresse à l’Arbitre Suprême la prière instante de rendre sa sentence dans le plus bref délai possible, c’està-dire dans huit jours au plus tard. En outre, le Gouvernement bulgare espère que l'arbitrage sera rendu sur la base et restera dans les limites du traité et de ses annexes. De plus, le Gouvernement bulgare prie le Gouvernement [Impérial de bien vouloir l’informer officiellement jusquà mardi soir qu'il a agréé sa demande. Si la demande est agréée, le président du Conseil partira mercredi pour Petrograd, afin de recevoir le jugement arbitral d'abord, puis la solution à toutes lesautres questions. (Voir Recueil de Documents Diplomatiques, p. 116.)