La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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connaissance de l'opinion de la Russie sur les questions qui y étaient discutées et décidées. Et cette opinion russe fut connue à temps.

Le 9/22 juin, en effet, les ministres de Russie à Belgrade et à Sofia avaient reçu de Petrograd la dépêche suivante :

Nous renonçons formellement non seulement à maintenir, mais aussi à transmettre à Belgrade la demande de démobilisation sous condition d'occupation commune des provinces contestées, trouvant cette demande tout aussi irréalisable que peu pratique. Si nous n’obtenons pas l'assurance que le différend gréco-bulgare sera déféré à l'arbitrage, nous nous abstiendrons de faire connaître la décision du Tribunal Arbitral. Signé : SAZONOFF.

Le 12/25 juin, au lieu du 11/24 comme le désirait M. Daneff, le ministre de Bulgarie, M. Bobtcheff, communiqua à celui-ci le résultat de son entretien avec M. Sazonoff, qui était la réponse à la dépêche datée du 9/22 juin et concernant la décision de Vrana :

À M. le président du Conseil, Sofia.

Votre communication, me dit M. Sazonoff, ne me surprend pas. J'ai eu connaïssance il y a quelques jours déjà de cet acte de votre gouvernement. Vous agissez sous l'influence de l’Autriche. Vous étes libres. La Russie et le Slavisme se récusent. Nous avons fait notre devoir. L'empereur de Russie n’a pas attendu l’ultimatum avec le délai qui lui a été fixé pour se prononcer sur le différend bulgaro-serbe. Il a tenu à

BALGANIQUS, 6