La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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Ges événements se préparaient dès le 9/22 juin, sans parler de ce qui a précédé cette date. Pour s'en rendre compte on n'a qu'à se reporter à la décision prise au château de Vrana dès qu'on eut

véritable nom la politique qui a présidé à l'élaboration du traité serbo-bulgare, et donner aussi le véritable nom à ceux qui ont été les instigateurs de cette politique si néfaste pour la Bulgarie. La polilique est slave, mais elle n'estpas en même temps bulgare ; Ceux qui l'ont inspirée ne sont et ne peuvent être des Bulgares. Dans le traité serbo-bulgare on n'a pas introduit les idées qui ont servi de base à la politique bulgare et qui ont guidé toute cette pléiade d'artisans de la cause nationale bulgare jusqu'à l'indépendance de la Bulgarie ct encore dans la suite. Au contraire, le traité rapportait la pensée intime de Belgrade et de Petrograd. Mais laissons parler les faits, qui trouvent maintenant leur véritable interprétation.

Déjà après l'annexion de la Roumélie Orientale à la Bulgarie et après la chute du premier prince régnant en Bulgarie, commença une politique qui rompit tout lien avec la politique d'affranchissement qui fut consacrée en 4878 par le traité de San-Stefano. Dès que cette politique entra dans sa nouvelle phase, on commença à voir en Macédoine, suivant un système établi, dans tout Bulgare, soit un Slave, soit un Serbe. Ce sont les représentants officiels russes en Macédoine qui se chargeaïient de cette besogne, tels Yastrébof, Rostoysky et autres.

Les efforts de l'Exarchat bulgare faits en vue de la reconnaissance officielle de l'autorité ecclésiastique bulgare dans les éparchies d'Uskub, d'Ochridv, de Vélès, de Nevrokoplié, de Debar, de Monastir et de Stroumitza ont été couronnés de succès sans l'intervention de la Russie. Après l’onction du prince héritier Boris, on inaugura en Macédoine une politique de sphères d'influence... Ne voit-on pas clairement que c'est cette même politique qui a pris le dessus dans le traité serbo-bulgare ?

Ge traité a divisé la Macédoine en zones « contestées » et « non contestées »,c'est-à-dire en sphères d'influence serbe, en sphères d'influence bulgare, et en sphères « neutres ». Ces zones indiquent bien que la Macédoine a été déchiquetée et divisée afin de servir plus facilement à la création d’une grande Serbie. On peut difficilement admettre que cette idée ait pu germer dans le cerveau des dirigeants bulgares.

Svobodno Mniénié (La Trihune Libre), Ne 6, du 3/16 octobre 1913.