La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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Après mon retour de Paris, j ’ai dit plus d’une fois à un cercle d'amis : « Messieurs! j'ai l'impression que les gens d'ici ont été frappés en masse, non de folie, mais de rage». Et cela, je le répétai souvent, non pas à une ni à deux, mais à une centaine de personnes.

C'est la séance du Conseil de la Couronne de Vrana, c'est la dépéche dont nous avons parlé et qui en est l’émanation qui recèlent la clef de l’énigme qui entoure cette date du 46/29 juin, où à minuit, veille du 17/30 juin, fut consommée lichement l’attaque contre les Serbes et les Grecs.

Le 9/22 juin vers minuit, on avait accordé au suprême Arbitre un délai de sept jours pour exprimer sa sentence. À l'expiration de ce délai, le 46/29 juin vers minuit, on prit l'offensive sur tout le front macédonien contre les Serbes et les Grecs.

Les événements du 16/29 juin ne se sont donc pas produits spontanément. Ils ont été longuement et habilement préparés. Les faits qui se rattachent à cette date néfaste pour la Bulgarie et pour l’Alliance balkanique n’ont dû, dans aucun cas, causer de surprise à ceux qui ont assisté au Conseil de Vrana, le 9/22 juin, pas plus à M. Theodoroff qu’à M. Daneff, et surtout à M. Danefñi’.

* Afin de bien comprendre les événements du 16/29 juin et ceux qui ont précédé cette date, il faut tenir compte des sentiments intimes des Bulgares à l'égard du traité serbo-bulgare du 28 février/13 mars 1912. Voici comment M. Dim. Micheff, secrétaire de l’Exarchat bulgare depuis de longues années et en même temps député, analyse ces sentiments :

Il faut divulguer le secret du traité. [1 est aujourd'hui de notoriété publique que ni l’idée promotrice ni la conception du traité ne sont et ne pourront être considérées comme bulgares. L'idée est slave et tient compte avant tout du slavisme, Si nous ne voulons pas nous mentir à nous-mêmes et si nous voulons être francs envers le slavisme et afin de nous mettre en garde contre les erreurs et les fautes que nous commettrions fatalement dans l'avenir, il me semble qu'il faut désigner par son