La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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vous appartiendra aussi. Vous ne pourrez pas aller plus loin, car vous ne pourrez pas mobiliser votre armée en si peu de temps et dans dix jours j'en aurai fini avec les Serbest.

Ce qui est encore plus important, c’est que cette conversation échangée le 18 juin/1l° juillet entre M. Daneff et M. Ghika répondait à l'attitude adoptée ultérieurement par M. Daneff en dépit des démissions successives qu'il donna le 19 juin/2 juillet et les jours suivants. Il reste au pouvoir, il agit, et couvre de sa présence et de celle de ses collègues toute l’action qui se déroule entre le 16/29 et lé 30 juin/13 juillet! Sa conviction était sincère, et tout porte à croire qu'il comptait en finir avec les Serbes en dix jours ! Ce furent sans doute les généraux bulgares qui fortifièrent cette opinion dans son esprit, dans celui de M. Rizoff et du roi Ferdinand lui-même, à l'exception toutefois du général Fitcheff qui, paraît-il, était le seul adversaire de la guerre.

Dans la suite, M. Daneff changea d’avis. Lorsque le général Kovatcheff lui eut appris le désastre que son armée avait subi le 24 juin/7 juillet?, il fit de vaines tentatives pour arrêter, avec le concours de la Russie, l’action des Alliés, ou pour mieux dire, lorsqu'il apprit par quels moyens et à quel prix on

‘ Voir G. R. sténographiques XVIT du Sobranié, 1914, p. 481. * La catastrophe de l'armée du général Kovatcheff n’a pas été complète grâce à une faute commise par les Serbes. Les Serbes au lieu d'entrer le 24 juin/7 juillet à Istip, qui était déjà abandonné, n'y sont entrés que le 25 juin/8 juillet. Cette circonstance

a épargné au général Kovatcheff et aux Bulgares un désastre absolument complet.