La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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d) Contrairement au désir des Alliés et au conseil donné par les grandes puissances, les Bulgares, ainsi que nous l’avons déjà vu, ont poussé à la rupture des négociations et à la dénonciation de l'armistice, à seule fin de pouvoir continuer et reprendre la guerre. Les Alliés, bien à contrecœur, sont entrés dans leurs vues et les pourparlers ont été rompus le 16/29 janvier.

C’est alors que M. Daneff soumit, au nom de la Bulgarie, un mémoire par lequel il réclame pour la Bulgarie Dibra et la frontière commune avec lAIbanie, bien que le traité eût attribué cette ville à la Serbie.

e) Lorsqu'Andrinople tomba aux mains des Bulgares, grâce à l’efficace concours de deux divisions et de l'artillerie lourde serbes, le premier soin des Bulgares fut d'amoindrir et de déconsidérer la coopération serbe et de réduire son mérite dans le succès commun. On qualifia la coopération serbe de simple démonstration militaire, et Le général Savoff qui, jusque-là, avait différé l'attaque d’Andrinople, en recevant la dépêche du 13/26 mars lui annonçant la reddition de la place, adressa au général Ivanoff la dépêche suivante : « Demandez à Choukri Pacha de ne pas se rendre aux Serbes »t. On sait quel a été l’effet de cette dépêche, bien qu'on se fût ingénié à cacher la vérité : Choukri Pacha s'était en effet rendu aux Serbes.

NUICR. sténographiques XVII du Sobranié, 29 avril/12 mai 1914, discours de M. Grégoire Vassilieff, p.495.