La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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étaient contraires aux intérêts de la Russie et aux intérêts de la Triple Entente en général. M. N. Ghéuadieff, utilisant une note diplomatique confidentielle du ministère des Affaires étrangères bulgare, a fait paraître à ce sujet des documents authentiques,

Une personnalité, — dit M. Ghénadieff au Sobranié — qualifée pour parler au nom de la Russie, a donné à l’un de nos représentants à l'étranger un conseil qui devait étre transmis au gouvernement bulgare. Ce conseil fait l’objet de la dépêche n° 606, expédiée le 23 octobre/3 novembre. La voici :

« Je croïs utile de vous informer que l'entrée de votre armée à Constantinople pourrait amener des complications du côté de la Russie. Agissez prudemment. Bien que la marche sur Constantinople soit absolument inévitable, entendezvous préalablement avec Petrograd, sinon il pourrait surgir de grandes complications. » — Le même langage nous est tenu par nos amis éprouvés des milieux gouvernementaux et de l'opposition.

M. Ghénadieff cite aussi cette déclaration de M. Bobtcheff, ministre de Bulgarie à Petrograd :

Des paroles de M. Sazonoff et de celles du prince Troubetzkoy, chef du département de l'Orient au ministère des Aflaires étrangères, il ressort qu'il ne faut pas que nous allions à Constantinople ; c’est là que se trouvent les intérèts vitaux russes. Il me semble que chaque pas vers Constantinople nous rapprochera du danger et nous créera de sérieuses complications ?.

Pour préparer l'entrée à Constantinople, écrit M. Chopoff, le Haut Commandement a usé de ruse en envoyant à Petrograd le très populaire général R. Dimitrieff, afin d'obtenir de l’empereur de Russie l'autorisation, pour l'armée bulgare,

! Discours de M. N. Ghénadieff, député de Stroumitza, p. 69. * Discours de M. N. Ghénadieff, député de Stroumitza, p. 78.