La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

A M

— 185 toute idée de solidarité avec les différentes branches

de la race slave. M. Ghénadieff dans son journal Volà (La Volonté) s'élève contre le slavisme :

Le slavisme est un obstacle fatal à notre puissance nationale et à notre enthousiasme. Il serait temps de nous sortir de cette erreur et de ne plus propager un pareii mensonge.

L'égoïsme national bulgare, foalant aux pieds tous les sentiments, rejette aussi celui de la graütude envers la Russie. En libérant la Bulgarie, la Russie a poursuivi un but égoïste, et la Bulgarie aux prix de grands efforts a réussi à se soustraire au nouvel esclavage que, sous couleur de liberté, lui apportait l’armée russe. C’est ainsi que s’expriment et qu'écrivent ceux qui représentent aujourd’hui la politique gouvernementale bulgare. Le journal de M. Ghénadieff développe toute une argumentation à ce sujet :

En ce qui concerne notre libération de l’esclavage séculaire — lit-on dans cet article — nul ne peut nous convaincre de nous soumettre à la politique russe, uniquement pour ne pas faïllir au sentiment de reconnaissance. Si les intérêts nationaux nous commandent de nous ranger parmi les adversaires de la politiquerusse, il serait criminel d'hésiter, en évoquant les souvenirs qui se rattachent à notre libération, et de ne pas nous tourner aussitôt contre la Russie, ainsi que le font les Tchèques, les Polonais, les Croates et d’autres slaves « pur sang ». Il est temps d’enrayer chez nous l’exploitation de pareils sentiments. Pour prouver notre attachement à la Russie, nous avons fait Lout ce que les puissances nous ont permis ; que cette question prenne fin une bonne fois et