La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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tale, la décision de l’armée bulgare qui se trouvait déjà presque devant les portes de Constantinople — tout cela troubla la quiétude des diplomates russes et bouleversa leurs plans. La Russie mit alors en scène une tragédie sanglante, dans laquelle les Bulgares luttèrent seuls contre trois alliés.

Nos succès épiques, nos sacrifices immenses se dispersèrent au vent. La Bulgarie subit la défaite, parce qu’ainsi l’exigeaient les intérêts de la politique russe dansles Balkans et ses prétentions à la mer ouverte.

S'il se trouvait encore quelqu'un pour croire à la sincérité de la protection de la Russie sur la Bulgarie, qu'il songe donc au récent deuil national que tout le peuple serbe a pris pour le défunt ministre de Russie, Hartwig. Ce deuila affecté un caractère si hautement national qu'on aurait pu croire qu'il s'agissait de la mémoire du plus grand Serbe.

Cette haine aveugle du slavisme a fait dire plus d'une fois que la Russie ne représentait pas Le slavisme, et que la lutte qu’elle soutenait actuellement était dirigée contre les intérêts et l'existence des peuples slaves. Les journaux du gouvernement développent volontiers cette thèse, démontrant que la Russie est entrée en conflit avec l'Autriche, principalement parce que celle-ci est une puissance semi-slave, où l'élémentslave est plus civilisé qu’en Russie et où celui-ci vit dans de meilleures conditions. La Russie n’a pas permis cette évolution de l'Autriche qui eût placé l'élément slave, au point de vue civil et politique, sur le même pied que les Allemands et les Magyars. L’Autriche était prête à résoudre la question jougo-slave au moyen de la politique trialiste, c’est-à-dire en ajoutant à l’'Au-

‘ Volia, N° du 22 août/4 seplembre 1914.