La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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triche et à la Hongrie un troisième État slave. La politique du trialisme aurait coupé court à toutes les aspirations de la Serbie qui se présentent sous le même aspect que celles du Piémont avant la constitution de l'Italie. D'un autre côté, en érigeant tous les éléments slaves en une seule puissance, on aurait relevé le prestige de l'Autriche même parmi les Polonais et les Petits-Russiens qui, au point de vue national, endurent de grandes souffrances dans l’intérieur des frontières de l’Empire russe. Cette évolution était sur Le point de s’accomplir, et la Russie — ainsi l’affirment les journaux du gouvernement — devait s’efforcer de la briser au plus tôt. La Serbie n’était qu'un prétexte, car avec le triomphe de la politique trialiste, l’existence de la Serbie devenait un non-sens. En défendant la Serbie, la Russie se défendait elle-même et défendait aussi sa réputation slave injustement diffamée. On disait donc que la Russie n’était pas en réalité une puissance slave,etque toute lalutte était dirigée, non contre le pangermanisme allemand, mais bien contre le slavisme autrichien. On peut trouver de semblables interprétations et des opinions de ce genre dans un pays où les personnes appartenant aux plus hautes classes, des poètes, des historiens, des journalistes, se disent avec orgueil des TataroBulgares! En Bulgarie, on poussait encore plus loin la haine de la Russie et de ses alliées. On démontrait que, dans la lutte des races européennes, la Russie et