La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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fique, et que la Bulgarie se trouvera dans l'obligation d'entrer en action, elle devra le faire alors aux côtés du groupe belligérant qui aura accepté avant toute autre chose l'unification effective du peuple bulgare !.

L'écrivain et poète russe Liéonide Andreieff, dans un article qu'il a intitulé : « Aux Pharisiens réunis dans le Temple du Seigneur », décrit l'impression que cette attitude de la Bulgarie a produite sur les Russes, sur le cœur et l’âme russes. Il écrit :

Je ne suis ni politicien, ni diplomate, pas dayantage membre d'un parti quelconque, je suis un écrivain qui place l'honnêteté et le bien au-dessus de tous les intérêts. Si j'étais politicien, j'adopterais une attitude pacifique, j'aurais la plus grande peur d'une fausse tactique, je tiendrais la bride haute à tous les emportements de l'enthousiasme; si j étais diplomate, je combinerais des phrases, je vanterais la marchandise, « je dorerais la pilule » à Messieurs les politiciens réalistes du royaume de Bulgarie; mais, je ne suis qu'un écrivain, je parle franc et juste. N'attendez pas de moiun «avis autorisé », ni l'exposé de paroles de toutes sortes, je ne cache derrière moi aucune autorité, sinon le sentiment d'un mécontentement intense et d’une douleur profonde.

Qu'avez-vous fait, vous autres Bulgares, et que pensezvous faire? Le monde slave est plein de honte et baisse les yeux quand il entend prononcer ce mot bulgare, de même que toute famille honorable a honte d’un sien membre indigne. Vous autres Bulgares, vous possédez un cœur slave, mais un cerveau germain et votre langue est fendue en deux, telle celle d’un serpent. Qu'a fait votre cœur slave lorsque les cerveaux et les bras germaniques ont transporté à travers votre pays les canons et les bombes destinés aux Turcs? Il s'est tu, mais la langue de vos diplomates a marché! Votre cœur se tait encore, lorsque ces canons et ces bombes allemands ont déjà trouvé leur emploi, lorsqu'ils tuent et

! Narodni Prava, n° 248, du 30 octobre/12 novembre 1914.

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