La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

RTE re ra

— 225 —

de vos frères implore le ciel, ousi vos pâtres vous conduisent à la trahison, et vous — à l'instar des autres belligérants commencez d’abord par chasser les Russes hors de la Bulgarie, supprimez le monument d'Alexandre Il qui a été votre créateur : car il a été Russe lui aussi !

La voix de l’apôtre de la pensée russe a eu peu d’écho en Bulgarie. Dans les réponses qui sont parvenues à Léonide Andreieff, on disait que l’anathème qu'il jetait contre la Bulgarie a été couvert d’or serbe. Un écrivain bulgare, Antoine Strichimiroff, répondant au poète, s'exprime avec beaucoup de mépris à l’adresse de la classe intellectuelle russe :

Dans l’âme du peuple russe — dit cet écrivain — est enraciné l’absolutisme conquérant russe, le côté le plus sanglant de l’histoire contemporaine de l'humanité. Et la plus efficace des réactions contre cet absolutisme — le succédané de son extrême cruauté — la classe intellectuelle russe, qui jette sur l'humanité contemporaine la pensée et les sentiments de l’individualisme intransigeant — les intellectuels russes, dis-je in petto, ne sont que le côté enfantin de ce sombre absolutisme sanguinaire.

Ces intellectuels-là, et d’autres semblables, y compris Tolstoï, leur représentant universel, nourrissent leur âme de ce romantisme de race, épousant des querelles de tribus, et sont remplis de cupidité conquérante.

Et maintenant, nous voyons tous comment s'est développée cette classe intellectuelle russe à la tête de l'élite laborieuse.

Peut-on admettre que Léonide Andreieff n’est pas sincère ? Non. C’est l'âme russe qui parle par sa bouche, c'est le despotisme sanglant sur lequel il s'appuie. Et, dans toutes ses œuvres, Léonide Andreieff, cet homme d'élite, reste fidèle à lui-même, en fils de l’absolutisme barbare.

La Russie guerroie ! Elle est cependant une race d'élite,

BALCANICUS. 15