La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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triche et l'Italie n'avaient opposé leur veto. Les deux conséquences de cet échec furent une haïne très compréhensible, et le puissant régime de Stambouloff qui sapa définitivement l'influence russe. De sa poigne de fer, cet homme a su arrêter toute velléité russe. Il fut le créateur génial de la grande politique nationale bulgare, aux yeux de laquelle l'alliance de la Bulgarie avec l'Autriche a été une chose indispensable pour l'existence de notre patrie en tant qu'Etat. Depuis ce temps-là, bien des améliorations ont été accomplies. Notre peuple qui pense sait bien que l'Autriche n'a jamais rien entrepris d'hostile contre nous. Après l’erreur politique de 1885, lorsque Kevenmüller arrèta notre marche sur Pirot, depuis ce temps jusqu'à aujourd'hui, nous n'avons eu qu'à nous louer de nos rapports avec l'Autriche. Elle a toujours soutenu les intérêts de la Bulgarie. La proclamation de l’in-

dépendance et du royaume de Bulgarie a été faite d'accord avec

l'Autriche-Hongrie, contre le gré de la Russie.

Et plus tard encore, lorsque nos malheureux politiciens balkaniques combinèrent l'alliance qui était dirigée contre la monarchie austro-hongroise, l'Autriche resta notre amie et défendit à Bucarest nos intérêts ayec la même énergie qu'auparavant, bien que le monde entier nous füt alors hostile. Nous savons fort bien que l’Autriche-Hongrie ne fait pas de politique sentimentale à notre égard. Lorsque la Monarchie nous protège de toutes ses forces, elle se défend en même temps elle-même, car une grande Bulgarie est également nécessaire à l'Autriche-Hongrie. Tout Bulgare sait que la Russie, qui prétend, par Sa politique, obtenir les Dardanelles, devient ainsi une ennemie pour la Bulgarie.

Dans les moments critiques actuels, le peuple bulgare soutient fortement son gouvernement. Le peuple bulgare salue les victoires de l'Autriche et de l'Allemagne par de chaleureuses oyalions et puise en elles l'espoir pour son propre avenir. Le peuple bulgare souhaite aujourd'hui de se rapprocher sans condition des grandes puissances de l'Europe Gentrale: il a soif de leur haute culture et désire sincèrement entrer en harmonie sincère avec leurs intérèts politiques et économiques. Les efforts que fait la Russie en vue de nous attirer à coups de roubles resteront vains. La comédie panslavisie pourra encore servir à ces Messieurs de Petrograd

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