La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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nique. À l'appui de sa thèse précitée, M. Yaghitch avance également un fait important, à savoir que la langue des Serbes et des Croates est organiquement liée à celle des Slovènes et des Bulgares et que tous les Yougo-Slaves, au point de vue linguistique, forment une longue chaîne dont chaque chaînon est lié, est soudé à l’autre. Il est évident qu’à l’époque de la migration ces chaînons étaient encore plus étroitement soudés entre eux et que les différences dans la langue — notamment dans les dialectes locaux, car à cette époque et même assez longtemps après, il n'y avait pas de langues nationales — étaient moindres, voire insignifiantes. En effet, les fils de cet officier byzantin de Salonique, Léon, les frères Cyrille Constantin et Méthode, n’ont-ils pas traduit (vers 853 ou 883) l'Ecriture Sainte et formé un abécédaire slave, la glagolytique, un évangile destiné aux sujets de Rostiolar et de Swiatopolk, c’est-à-dire aux slaves de Panonie et de Moravie, contrées où ils sont allés eux-mêmes propager la science chrétienne jusqu’à la mort de Méthode, présumée survenue en 883 ? Ils ont naturellement traduit les Écritures Saintes dans le dialecte de la Macédoine méridionale, ou dans celui des slaves établis entre Rodope et le Pind, berceau des premiers évêques slaves, ainsi que l’atteste le D'X. Yirétchek, ce qui ne l’a pas empêché de servir également aux slaves de Panonie. Détail intéressant : un de ces premiers

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