La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

— 248 —

seconde moitié du xim° siècle, jamais plus les Bulgares ne possédèrent la Macédoine, jusqu'à l’époque où les Turcs, par firman impérial, daté du 28 février 1870, la leur livrèrent à l’occasion de la fondation de l’Exarchat bulgare.

Donc, le procès intenté pour la Macédoine, par les Bulgares d’une part, et les Serbes et les Grecs d'autre part, était déjà terminé dans la seconde moitié du xm° siècle.

À l'appui de la thèse qui nous occupe, il est important de noter les opinions que formule M. M. Mourko, dans son ouvrage précité sur la langue et les documents de cette époque écrits en langue slave.

Lorsqu'on les soumet à l'examen, dit M. Mourko, on acquiert la conviction, très intéressante non seulement pour les philologues, que la majeure partie de ces monuments écrits proviennent de la Macédoine, et que leurs particularités linguistiques et littéraires ont des attaches avec le monastère Zoographe du Mont Athos et même avec la Bulgarie danubienne... Il y a d’autres faits non moins importants : l'école littéraire d’Ochrida nous achemine graduellement vers la rédaction serbe des monuments écrits en vieuxslavon, dont ceux provenant de Zlétoyo et de Kratoyo sont philologiquementparlant tout à fait serbes. L'action conjointe et réciproque des éléments serbes et bulgares commence à la seconde moitié du xur siècle, avant les conquêtes serbes en Macédoine; la domination serbe rend l'élément serbe également prédominant dans le domaine littéraire, et cette supériorité se maintient très longtemps. C'est ainsi qu'il faut expliquer la disproportion curieuse qui existe entre les monuments rédigés en bulgare et en serbe répartis dans les bibliothèques bulgares (cette différence frappe surtout à la bibliothèque synodale de Sofia qui possède 107 manuscrits