La correspondance de Marat

VIII INTRODUCTION

rencontrons ici qu'au moment où, revenu en France, il est médecin des gardes-du-corps du comte d’Artois!. C'est vers cette époque, en 1779 et 1780, que se place un incident fort important, et qui devait déchaîner dans son cœur un ressentiment inextinguible contre les savants officiels et les cabales académiques. Le 19 juillet 1779, il annonçait au comte de Maillebois ses premières expériences sur la décomposition de la lumière. L'Académie des Sciences fut invitée à les constaier et à les vérifier. C'est alors que commenca ce jeu indigne que Marat a dévoilé dans sa lettre du 20 novembre 1783 à Roume de Saint-Laurent. Ce fut une persécution minutieuse et acharnée, dont la correspondance de Marat nous révèle quelques échos’. Les lenteurs

4. Il est presque superflu de signaler, après Bougeart et Chèvremont, la mauvaise foi de Michelet, qui laisse entendre que Marat se parait à tort du titre de docteur en médecine et qu'il n’occupait chez le comte d'Artois qu'une fonction plus humble de vétérinaire des écuries. La documentation de Michelet est ici aussi fragile que pour bien d'autres personnages de la Révolution. Nous conpaissons aujourd'hui le diplôme de doctorat en médecine qui fut délivré à Marat par l’Université de Saint-André d'Écosse, le 30 juin 17115. Quant à ses fonctions chez le comte d'Artois, il eût suffi à Michelet de consulter l'Almanach royal, qui en donne la mention exacte.

2. Ce ressentiment — fort juste d’ailleurs — fut si profond que, même dans la période révolutionnaire, en septembre 1191, Marat s’arracha un moment à la fièvre des événements politiques pour jeter dans Le public son terrible pamphlet: Les Charlatans modernes.

3. Lettre et billets à Condorcet (26, 27 et 30 avril, #et 7 mai 1780).