La correspondance de Marat

XX INTRODUCIION

D'autres fois enfin, la réalité de la lettre se révèle d'elle-même, par les circonstances qui l’accompagnent ou par l’analysé minutieuse du texte !.

Ainsi rétablie dans ses limites les plus vraisemblables, la seconde partie de la correspondance de Marat, si elle est mieux connue que la première, n'en présente pas moins plus d’un détail nouveau et curieux. Elle nous apporte d’abord quelques documents relatifs aux poursuites dont il fut l'objet en janvier 1790 : une lettre au Tribunal de Police à la date du 13 janvier 1790, et cinq ou six billets adressés à M'° Victoire Nayait et saisis chez elle. Elle nous apprend ensuite que Marat, bien qu'absorbé par son labeur révolulionnaire, ne négligeait

exemple permet de penser que les autres lettres de Marat ont été, comme celle-ci, envoyées à leur destinataire. On ne peut tirer argument du fait que Matton ne les publie pas. Il est possible, en effet, qu'il n'en ait retrouvé qu'une seule dans les papiers de Camille Desmoulins; maïs il est plus vraisemblable encore qu'il les a volontairement omises, soit qu'il lui ait paru inutile de reproduire plusieurs lettres de Marat, soit qu'il ait préféré ne point rappeler à ses lecteurs les durs reproches de l'Ami du peuple au frivole auteur des Révolutions de France el de Brabant. D'ailleurs, Matton lui-même reconnaît avoir intentionnellement écarté un grand nombre de pièces : « Parmi une nombreuse correspondance, dit-il, j'ai fait un choix des pièces qui, à mes yeux, méritaient la publicité. » (Correspondance inédite de Camille Desmoulins, Préface, p. 1).

1. C'est ainsi, pour ne prendre qu'un exemple, que, par la confrontation des faits et des dates, on arrive à une conclusion à peu près certaine pour une lettre qui, au premier abord, paraît n'avoir aucun des caractères. d'une lettre réelle. Il s'agit de la courte réponse que Marat fait à un correspondant nommé