La crise balkanique (1912-1913)

LA PÉNINSULE BALKANIQUE D'APRÈS LE TRAITÉ DE BERLIN ï

Scandeberg dernier prince de l'Albanie indépendante,

Le souvenir de ce prince survit dans l'âme albanaise

vivace et intact; c'est son drapeau que l'Albanie autonome en 1913 est allée chercher à Kroia, son ancienne capitale. Scandeberg mort, les beys ses lieutenants ne surent maintenir la confédération albanaïse ; divisés ils devinrent la proie facile des Osmalis triomphants. Contrairement aux principes politiques de l'Empire ottoman conquérant, dans cette contrée, les Turcs déployèrent tout grand l’étendard vert du prophète et s’adonnèrent avec violence au prosélytisme religieux; une grande partie de la population, la plus grande, se convertit au mahométanisme, ce qui fait que la population albanaïse unie par une histoire et des aspirations communes est, quant à la religion, divisée en trois centres d'influences : catholiques au Nord, mahométans au Centre, grecs-orthodoxes au Sud; comme de juste aussi celte délimitation n’a rien d'absolu.

Au point de vue économique l'Albanie se trouvait. à l’orée du xx° siècle au stade « féodal »; pays agricole, elle voyait sa population de petits métayers et de petits propriétaires vivre autour de beys puissants. Un tableau exact de la vie sociale est fait par M. François Lebon (r). « Des familles puissantes de

1. Journal l’OEuvre, n9 126, article Les Deux Albanies.