La crise balkanique (1912-1913)
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__ grands propriétaires groupent autour d'elles tout un monde de clients, pelits propriétaires et fermiers prêts à accourir sur un signe avec leur fusil... »
Cette population « laillable et corvéable » a été tenue par le gouvernement de la Sublime-Porte à l’écart de toute civilisation aussi rudimentaire qu'elle soit. Pour les « explorateurs » de ce pays, à ne citer que des orientalistes avertis comme MM. Victor Bérard, G.-L. Jarray, l’état primitif de cette contrée européenne est la source d’un étonnement conti-. nuel.
La politique de la Porte, la politique Hamidienne particulièrement, avec une perspicacité clairvoyante, voulut faire de l’Albanais un instrument de « turquisation » des éléments chrétiens de la Macédoine, de l’'Epire, de la Vieille Serbie; dans ces contrées où l’élément turc se trouvait en petit nombre, l’Albanais musulman fanatique et dévoué au Khalife devait le suppléer. La méthode préconisée pour conquérir ces provinces, qui politiquement appartenaient à l’'Empire, mais qui moralement s'en détachaïent chaque ï jour sous l’impulsion des courants nationalistes, très | simple dans sa conception, donnait des résultats | remarquables : la conquête de la terre. Cette conquête s’effectuait d'habitude pacifiquement, le bey achetait Û
aux chrétiens macédoniens les terres cultivables, au
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