La France sous le Consulat
286 LA FRANCE SOUS LE CONSULAT
David (1748-1825) est le fondateur et le chef de l'Ecole classique française. Sa renommée date de la fin de l’ancien régime où il a été peintre du roi ;ila peint les grandes scènes de la Révolution, non seulement en artiste, mais en témoin et en acteur passionné: admirateur fervent de Bonaparte, dont il a reproduit les traits dans maint portrait et maint tableau historique, il est en train de devenir le Lebrun du nouveau régime. C'est un très grand artiste, qui a rendu à la peinture française des qualités qu’elle semblait avoir perdues, le sentiment du style élevé, l'étude patiente des formes, la conscience dans l'exécution. Ses défauts sont la raideur des personnages, qui ressemblent parfois à des bas-reliefs ou à des statues, la convention théâtrale, la sécheresse, la monotonie ou l'insuffisance de la couleur, mais ce sont ses imilateurs qui les ont exagérées, comme il arrive d'ordinaire, et qui ont fait rejaillir sur le maître un discrédit dont ils sont responsables. |
Le plus original des davidiens est Gros (1771-1835) qui ouvre une voie nouvelle à l'école en délaissant l'histoire ancienne et la mythologie pour peindre les événements de son temps et les hommes qu'il a sous les yeux. Epris du réel, de la vie, du mouvement, de la couleur, il a été le peintre puissant et inspiré de l'épopée triomphale qui va d’Arcole et des Pyramides à Eylau et à Wagram. Son tableau des Pestiférés de Jaffa*, exposé au salon de 1804, a été la révélation d'un art nouveau. — Girodet-Trioson * (1767-1824) est un des élèves les plus dociles à l'influence du maître, dont il à le dessin pur et correct avec un coloris plus éclatant, mais
1. Principales œuvres de cette période : Les Sabines (Louvre); Léonidas aux Thermopyles, achevé plus tard (Louvre) ; Bonaparte traversant le Saint-Bernard ; Portrait de Me Récamier (Louvre).
2. Au Musée du Louvre ainsi que le Bonaparte au pont d'Arcole, exposé’au Salon de l'an IX.
3. Le Sommeil d'Endymion (Louvre) remporta le prix au concours de l'an VII. Ossian recevant les héros français fut exposé au Salon de l'an X.