La France sous le Consulat
CONCLUSION 297
sans imagination, leur théâtre sans vie, offrent l’affligeant spectacle de la domination officielle d’une école irrémédiablement épuisée ; mais en dehors d'elle, Chateaubriand et M” de Staël préparent par leurs doctrines et manifestent dans leurs créations un renouvellement fécond du génie national. L'école classique, dont l'idéal gréco-romain règne dans les beaux-arts comme dans la littérature, offre cependant, en dépit des conventions artificielles et d’une certaine froideur de coloris, quelqnes peintres vraiment grands qui nous ont laissé la vivante image des hommes et des scènes d'une époque si riche en événements héroïques ou grandioses, et ont, eux aussi, préparé l'avènement d'un art nouveau.
Le Consulat, à le prendre dans ses caractères essentiels el à sa place dans l’évolution française, est done la période de l’histoire de France où, sous la main d’un dictateur militaire, à son idée el à son profit, s'ordonne et s'organise la France révolutionnaire par la formation d’une société démocratique et la création d'institutions administratives, uniformes et centralisées : cette société et ces institutions sont restées celles de la France contemporaine.