La France sous le Consulat
54 LA FRANCE SOUS LE CONSULAT
sive. Les Autrichiens repassèrent la Bormida, abandonnant leur artillerie.
Mélas, déconcerté par cette déroute inopinée, signa le lendemain une convention par laquelle il évacuait le nord de l'Italie jusqu'au Mincio et au PÔ inférieur.
Tout conspirait en faveur de Bonaparte. Marengo qui; terminé par une défaite, aurait peut être englouti sa fortune, s’achevant par une victoire lui donna un prestige inoui: ce fut, suivant l'expression de l'historien anglais Sceley, « la victoire qui couronne. » Mais ce brillant succès avait été remporté trop loin de Vienne pour contraindre l'Autriche à la paix. C'est à l’armée du Rhin que devait en revenir la gloire.
Une fois le succès des opérations assuré en Italie, Moreau avait repris l'offensive, forcé le camp retranché d'Ulm, franchi le Danube, battu les Autrichiens à Hochstaedt (19 juin 1800), rejeté Kray vers la Bohème; il ‘avait ensuite occupé Munich et s'était établi entre l'Isar et l’Inn. L'armistice de Parsdorff (15 juillet 1800) l’arrêta. Des pourparlers s’engagèrent pour la paix : ils n’aboutirent pas. L'armistice fut dénoncé le 28 novembre 1800.
Moreau, dont l'armée avait été portée à plus de 100.000 hommes, avait en face de lui l'archiduc Jean qui n’en avait que 80.000. Celui-ci, au lieu de défendre la vallée de l'Inn, la franchit, et vint se placer à Munich sur la ligne de retraite de Moreau. Mais, à vouloir couper un ennemi plus fort que soi, on s'expose à être coupé soimème. Moreau, maître de toutes les chaussées conduisant à Munich, attendit les Autrichiens dans la forte position de Hohenlinden, où, le 3 décembre 1800, il remporta une éclatante victoire. Il rejeta les Autrichiens sur l’Inn, puis sur la Salza ; il était près de Vienne lorsqu'il fut arrêté par l'armistice de Steyer (25 décembre 1800).
La paix entre la France et Autriche fut signée à Lunéville