"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (са посветом аутора)

LA BALLADE POPULAIRE AVANT « LA GUZLA ». I'l3 était inconnu en France jusqu’au commencement du xix e siècle, et que ce fut tout d’abord Millevoye, puis Victor Hugo qui le firent connaître. En effet, il figure pour la première fois, paraît-il, dans la traduction française du Spectateur d’Addison (1718). Il se trouve aussi dans l’idée de la poésie anglaise de l’abbé Yart (17491759). Mais c’étaient de rares exceptions, et Diderot ne parle dans l’Encyclopédie que de la ballade d’Eustache Deschamps et de celle de Marot ; M me de Staël, de son côté, donne toujours aux ballades allemandes le nom de « romances ».En 1842 seulement le Dictionnaire de l’Académie accepta cette nouvelle signification du mot : « Ballade, s. f. Il se dit dans la littérature anglaise et la littérature allemande d’un récit en vers disposé par stances régulières. Cette dénomination s’introduit même dans la littérature française, où elle tend à remplacer l’ancienne acception du mot Romance. » Nous distinguons deux sortes de ballades romantiques : la ballade populaire et la ballade littéraire. 1° Sous le nom de ballade populaire, nous entendons toute production poétique collective, spontanée et impersonnelle, appartenant au genre épique, épico-lyrique ou lyrique, transmise par la tradition orale et, quant à sa forme etàsonsujet, plus ou moins commune à tous les peuples indo-européens F 2° La ballade littéraire romantique dont nous ne nous occuperons pas, du reste est simplement une interprétation voulue et personnelle de la ballade populaire : telle la Lénore de G.-A. Bürger, tels Tom O’ Shanter de Robert Burns, la Fuite d’Adam Mickiewicz, la Tsarévna morte et les sept bogatyrs de Pouch-

1 Cf. Andrew Lang, article « Ballads » dans VEncyclopcedia Britannica. 8