"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (са посветом аутора)

LA BALLADE POPULAIRE AVANT « LA GUZLA ».

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de style, primitifs ceux-là, indispensables aux improvisateurs et récitateurs illettrés, procédés qui font le charme de lapoésie populaire, abondent dans les ballades serbes : les débuts ou prologues, pouvant servir à toute chanson presque indistinctement, celui-ci par exemple qui est si fréquent : Dieu clément, la grande merveille ! Est-ce le tonnerre qui gronde ou la terre qui tremble, Est-ce la mer qui se brise sur les écueils, Ou les Vilas qui se battent dans la montagne ? Ce n’est pas le tonnerre qui, etc... Ce n’est pas la mer qui, etc... C’est... prologue qui se retrouve presque identique dans les chants grecs, comme l’a signalé M. Dozon 1 ; et, mais plus rarement, les épilogues, les songes, les adages sentencieux servant de transition, comme celui-ci par exemple : « Songe est mensonge et Dieu est vérité », les lieux communs et les hyperboles poétiques, les nombres sacramentels (trois, neuf, trente, soixante-quatorze, soixante-dix-sept) ; la palinlogie : La lune gronde l’étoile du matin : « Où as-tu été, où as-tu passé Ze temps, « Passé te teùips, ces trois jours blancs ? » L’étoile du matin ainsi s’excuse : « J’ai été, j’ai passé te temps « Au-dessus de la blanche cité de Belgrade, « A regarder une grande merveille, « Deux frères partageaient leur patrimoine, « Yakchitch Dmitar et Yakchitch Bogdan. » enfin les répétitions et les épithètes invariables, doublement utiles au chanteur en ce qu’elles remplissent le vers (chevillage inconscient) et donnent le temps de trouver l’idée qui va suivre. Ces épithètes du guzlar

1 A. Dozon, L'Épopée serbe, p. lxxii.