"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (са посветом аутора)
LES ILLYRIENS AVANT « LA GUZLA ».
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C’est visiblement sous l’influence britannique qu’il se mit à recueillir les poésies populaires serbo-croates. Il connaissait bien, semble-t-il, la littérature anglaise du temps 1 , et admirait particulièrement Ossian qu’il lisait dans la traduction de Cesarotti 2 . Il avait de nombreuses relations en Angleterre et il en parle souvent avec un sentiment de reconnaissance ; il avait fait son premier voyage de Dalmatie en compagnie d’un savant anglais ; de même qu’il fera son second voyage en accompagnant un évêque irlandais. En Italie, il avait pour amis des Anglais et des Écossais qui l’aidaient de leur bourse et auxquels il dédiait ses œuvres : lord Bute, ancien premier ministre de George 111, qui était, comme on le sait, protecteur de James Macpherson 3 ; John Strange, résident de Sa Majesté Britannique à Venise ; lord Frédéric Hervey, évêque de Londonderry, etc. 4 . Enfin, c’est en anglais qu’il fit rédiger l’édition définitive de son Voyage (1778). Hâtons-nous pourtant de dire qu’à notre sens, plus que la littérature de ce pays, ce sont ses amis qui lui donnèrent le goût de la ballade primitive. 1 Dans son Voyage en Dalmatie, il écrit une fois : « L'endroit où il nous attendait... est le lieu le plus propre pour y méditer les Nuits de Young» (t. 11, p. 93). - Viaggio in Dalmazia, t. I, p. 89. Cesarotli était même un ami de sa famille. Il eut beaucoup de succès avec ses réflexions sur les poèmes ossianiques, dans la Gazette littéraire du ler1 er septembre 1765. 3 Le plus important chapitre du Voyage en Dalmatie, celui des « Mœurs des Morlaques », était dédié à lord Bute. Ce seigneur écossais était un grand admirateur de son compatriote Macpherson, qu’il fit venir à Londres en 1762, au moment de son arrivée au pouvoir. Macpherson lui dédia la première édition de Fingal et cette politesse fut très libéralement rendue : lord Bute paya les frais de la publication de Temora (Diclionary of National Biography, t. XXXV, p. 263). Un tel homme ne pouvait que très chaudement conseiller à Fortis de recueillir des ballades populaires. 4 Archiv für slavische Philologie, l. XXX, pp. 586-596.