"La Guzla" de Prosper Mérimee : les origines du livre - ses sources sa fortune : étude d'histoire romantique : thèse pour le doctorat d'Université
AVANT-PROPOS
Dans les derniers jours du mois de juillet 1827 parut à Paris, chez F.-G. Levrault, un volume de xn-2S 1 pag'es in-12, intitulé La Guzla ou choix de poésies, illyriques recueillies dans la Dalmatie, la Bosnie, la Croatie et VHerzégowine. Sorti des presses de F.-G. Levrault, à Strasbourg, cet ouvrage contenait : 1° Une préface de six pages, dans laquelle son auteur, anonyme, Italien d’origine, Français par son éducation, Dalmate de naissance, expliquait ou plutôt justifiait cette publication. « Quand je m’occupais à former le recueil dont on va lire aujourd'hui la traduction, disait-il, je m’imaginais être à peu près le seul Français (car je l’étais alors) qui pût trouver quelque intérêt dans ces poèmes sans art, production d’un peuple sauvage; aussi les publier était loin de ma pensée. Depuis, remarquant le goût qui se répand tous les jours pour les ouvrages étrangers et surtout pour ceux qui, parleurs formes mêmes, s’éloignent des chefs-d’œuvre que nous sommes habitués à admirer, je songeai à mon recueil de chansons illyriques. J’en fis quelques traductions pour mes amis, et c’est d’après leur avis que je me hasarde à faire un choix dans ma collection et à le soumettre au jugement du public. » Dans la suite de sa préface, « s’imaginant que les provinces illyriques,