"La Guzla" de Prosper Mérimee : les origines du livre - ses sources sa fortune : étude d'histoire romantique : thèse pour le doctorat d'Université
LES ILLYRIENS AVANT « LA GUZLA ».
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2° Du séjour des comtes du Nord à Venise en janvier 1782. Venise, 1783. Lettre de la comtesse de Rosenberg à son frère Richard Wynne sur les voyages du grand-duc héritier de Russie, Paul Pétrovitch (depuis Paul I'”), et la princesse de Wurtemberg, sa seconde femme. Comme l’ouvrage précédent, cet opuscule est sans valeur littéraire. 3° Pièces morales et sentimentales de M mB J. W. ? C-T-SS- de R-S-G, écrites d’une campagne sur les rivages de la Brenta dans l’Élat vénitien. Londres, J. Robson, 1785. On remarque, parmi ces pièces, surtout la Nouvelle vénitienne plébéienne, placée à la fin du recueil, où l’auteur trace un tableau curieux des costumes et de la physionomie des gondoliers de Venise, encore originaux et pittoresques dans ce temps-là. M“ Wynne se révolte contre la civilisation moderne : «. A force de communiquer ensemble, disait-elle, les hommes finissent par se ressembler tous parce qu'ils substituent indistinctement aux caractères nationaux, des manières et des idées de convention générale, ce qui efface la physionomie des nations. » Celte Nouvelle plébéienne fut traduite en italien et publiée en 1786, à Venise, sous le titre II Trionfo de’ Gondolieri. Il existe aussi une édition anglaise de ce recueil, publiée à la même époque à Londres, en deux volumes, sous le titre des Moral and sentimental Essaye. Les Morlaques, Venise, 1788, dont on va parler plus loin. 5° Une chronique scandaleuse de la société vénitienne de la seconde moitié du svm e siècle, qui est restée inédite 1 . Après .avoir fait imprimer les Morlaques. la comtesse de Rosenberg voulut revoir une dernière fois l’Angleterre, qu’elle n’avait pas visitée depuis longtemps. Elle fit ce voyage avec Benincasa, devenu son inséparable.
1 Wurtzbaoffl Biographisches Lexikon des Kaiserthums Oesterreich, t. XXVIII, p. 17 et suiv.