La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

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confirmés à l'avance par tous les documents connus qui constatent son absence.

En voici bien d’un autre. Il était à Saumur, celui-ci, et jusqu’au dernier jour; et son nom figure, comme celui de Bonchamps, au bas du brevet qu'il n’a jamais signé ni connu. Cest Laugrenière que je veux dire. On:a de lui, à cinq mois de là, un Mémoire ‘, adressé au représentant Prieur, sous la date du 7 nivôse an II (27 décembre 1793), pour essayer de rentrer en grâce auprès de la République. Il y raconte, déclare-t-il, « sur l’honneur » tout ce qu’il sait; et il ne sait rien de Cathelineau, sinon juste autant qu'il en faut, pour démentir, sans s’en douter, le témoignage qu’on veut lui faire prêter. A son dire, « à la naissance de l’insurrection, le « peuple avait choisi Cathelineau pour son chef» — comme d’autres paroisses requirent d’Elbée, d’autres Bonchamps. Il les associe tous trois

‘ Publié par Chassin, I, 433. Tout ce récit de Laugrenière est, comme le dit M. Chassin, « de pure fantaisie. » Il faudrait dire aussi d'une complète ignorance, nourrie de tous les racontars, qui ont déjà cours, sans avoir pu encore se préciser. Voir ci-dessus, p. 67, note 2.