La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

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Saumur pris, sur les conseils toujours infaillibles' de Cathelineau, les vainqueurs sentent le besoin d’une direction unique et lui défèrent à l'unanimité le commandement supérieur. En l’absence des chefs les plus anciens, c’est Lescure, blessé et prêt à partir, qui le désigne, — raconte la marquise *; — c’est d’Elbée, affirme de Beauchamp en 1806, — « d’Elbée que le gouvernaît »*; — c’est Bonchamps, au dire de son biographe, qui ne nomme même pas Lescure*;

mais ce dernier nom reste maître de la scène

! « Son coup d'œil était vif, juste, d'un premier aperçu «il découvrait tous les points. Jamais il ne s'est trompé « dans ses plans. Toutes les fois qu'on les a suivis, le succès «a été plein et entier, et toutes les fois qu'on s’en est « écarté, on a eu lieu de le regretter. Les royalistes lui « durent la prise de Saumur, » Cantiteau, p. 21. — « La « place de Saumur est prise par les conseils de Catheli« neau. » Oraison funèbre, par Martin, p. 10.

2 La Vie de Cathelineau se borne à s'y référer.

$ L'auteur se modifie en 1809 : « C'est Lescure qui pro« pose Cathelineau » — mais il maintient : « qu'il gouver« nait. » — Il a eu en mains le manuscrit des Mémoires, et la preuve en est dans la phrase : « car jamais homme «n'a été aussi modeste », que le manuscrit contient et que ne donne pas l'édition ancienne.

»* Vie de Bonchamps, p. 135. — Le silence ici est volontaire; car l’auteur avait sousles yeux, en 1817, les éditions des Mémoires.