La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

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Conseil supérieur de Châtillon récemment créé (27 mai), qui était devenu en si peu de temps « une vraie pétaudière ‘ ». D’Elbée, dès le retour de Nantes, y avait envoyé un officier, M. de Cumont, pour régler l'entente commune dans les mouvements futars des armées. On voit par les confidences de ce messager à M. de Sapinaud, « son tonton » (9 juillet), et aussi par une lettre de l’abbé Jagault, écrite directement à d’Elbée, à quelle confusion, à quelle incohérence se heurtait l'énergie de décision du général.

Il était urgent de réformer ce Conseil, sinon préférable de le laisser mourir : « Si vous laissez

« le Conseil prendre encore un peu plus d’ascen-

! Lettre de Cumont, 9 juillet, Châtillon — publiée deux fois par Benjamin Fillon, Recherches historiques sur Fontenay, 1, 408 — et Pièces contre-révolutionnaires, p. 69-71 et encore par M. de la Boutetière, {& Chevalier de Sapinaud, p. #7. M. B. Fillon à eu le tort d'y ajouter une interprétation personnelle qui en fausse le caractère, en affirmant que la mission de Cumont « avait surtout pour but de sonder « les chefs au sujet de la nomination d’un nouveau géné« ralissime, en remplacement de Cathelineau dont on atten« dait la mort. » C'est une pure conjecture de l'éditeur, née, comme à M. de Barante, d'une préoccupation irréfléchie, que rien dans le documerit ne justifie — non plus que dans la lettre de l'abbé Jagault, du 42,