La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

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Cathelineau est, à proprement parler, un Saint, — Je Saint de l’ Anjou, comme l'ont dénommé ses biographes. On ne sait rien de lui; c’est la condition première ; et ils y avaient beau jeu. Le Saint du Poitou, Lescure, a eu le malheur de laisser une veuve éloquente, qui nous a raconté avec émotion toutes les confidences de sa vie de gentilhomme. Rien ne s’y prête plus dès lors à une fiction continue et populaire. — Stofflet est surtout le soudard, rude aux nobles et même aux paysans. — Bonchamps a sa renommée de chevalerie. — Quant à d’Elbée, en vain surnommé Le général Providenc-, il se refuse, autant qu’on y peut voir encore, à la sympathie des petites gens, des simples et même des réfléchis. Sa conduite de patriote fait un arrêt trop brusque, avec une reculade qui ne peut être de surprise et qui ne paraît pas d’un grand cœur. Catholique, soit; mais plus encore politicien, à toute heure. La guerre une fois engagée, c’est lui qui tient le fil de l’intrigue, la direction des pre-

miers coups, le commandement des grands