La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

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pée, les signatures, dont, au plus près du texte. une seule manque, effacée de main sûre et non par l’humidité, — celle de Lescure, le gendre de Donnissan.

Je n’explique rien, je constate. L'état matériel du brevet n’est qu’un supplément de preuve à ma discussion. Fût-il détruit ou dans sa fraicheur native, c’est son contexte que je veux attaquer et que j’aborde.

Mais qui peut expliquer rien dans cettehistoire ? Depuis quatre-vingt-dix ans, — depuis Cantiteau, qui le premier paraît avoir tenu l’acte en ses mains et qui en délivrait copie à tout venant, depuis Johanet qui le premier en a loyalement : publié l’autographie' — sans le transcrire — et depuis, tant d’autres, même M. de la Sicotière, qui l’a publié deux fois, non sans variantes, — pas un livre, et pour cause, n’a osé encore en donner le texte sincère, seule base pourtant

! Cette pièce, d’un art pourtant bien insuffisant, a suffi pour produire trompe-l'œil au jugement d'amateurs inexpérimentés. Elle figurait, en guise d’original, encadrée dans le salon de plus d'un château, — à Paris, dans l'hôtel de La Rochejacquelein ; à Maulévrier, chez les Colbert et ailleurs. Ce dernier exemplaire a même trouvé une place d'honneur à la dernière exposition rétrospective de Vannes (1892) et fait illusion, je le sais, à plus d’un curieux.