La Macédoine

nique. « Les cartographes sont troublés par la différence entre les noms géographiques anciens et les noms des nouveaux Etats. Jusqu’alors la Péninsule balkanique elle-même n'avait pas de nom, tout le territoire qu'elle comprend étant appelé « l'Empire ottoman d'Europe », la « Turquie d'Europe », etc., attendu qu'elle appartenait tout entière, sauf de minimes exceptions, à la Turquie. En 1808, dans la revue « Gaea », le géographe allemand Zeune donna à la Péninsule balkanique le nom de « Hämushalbinsel », qui fut modernisé depuis en « Péninsule balkanique ». A cette époque, où des noms furent créés pour la Péninsule balkanique et les pays dans ses limites, les cartographes ont commencé à éliminer progressivement de leurs cartes la conception plus étendue de la Serbie, réservant ce nom à la Serbie délivrée, à la Serbie politique. En même temps, l'indication de la Macédoine commençait à prendre de l'extension sur les cartes. Néanmoins, la conceplion plus large de la Serbie se maintint sporadiquement durant la première moitié du xIx siècle. » (x)

En présence d'une pareille confusion de la part des géographes compétents, il n'est pas étonnant qu'en Bulgarie les « patriotes », les politiciens intéressés et les gens ignorant le fond de J° question aient émis les prétentions les plus extrayagantes relativement à la conception territoriale de la Macédoine.

Etant donné cet état de choses concernant l'étendue de la Macédoine, il serait tout naturel de ne parler que de la Macédoine dans ses limites restreintes, puisque tout ce qui se trouve en dehors de ces limites n'appartient pas à la Macédoine et ne peut faire l'objet d'aucune discussion. Cependant, comme par la conception élargie de la Macédoine, tous les territoires compris dans cette cônception y ont été englobés, il est devenu nécessaire de discuter la question dans son intégralité. C’est l'unique raison pour laquelle on comprend dans ce livre sous le

(1) J. Cvijic, ibid., pages 210-214.

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