La Macédoine

sophie, de savants et de politiciens. Ils sont écrits soit en langue bulgare, soit dans une langue étrangère. Ceux qui sont écrits en bulgare ont pour but de montrer com-

bien profondément les «« sphères supérieures » bulgares

s'intéressent à la Macédoine. Ceux qui sont écrits dans une langue étrangère ont pour mission d'éclairer l'opinion publique européenne sur les droits des Bulgares sur la Macédoine, et renferment des documents, des illus{rations et des cartes. Bien souvent, les annexes forment plus de la moitié du livre. Ces ouvrages sont particulièrement intéressants. Ayant toujours en vue le but qu'ils poursuivent et sachant que les étrangers ne peuvent contrôler suffisamment Jeurs assertions, leurs auteurs les ont encombrés de tout ce qui est susceptible de produire de l'effet. Pour mieux motiver les préten-

tions bulgares sur la Macédoine, on a, dans ces livres,

considéré comme bulgare non seulement la Macédoine, mais encore la moitié de la Serbie ; les héros de l’histoire serbe y sont des « Bulgares », de même que les libérateurs de la Serbie et les habitants actuels de ce pays. Ces ouvrages abondent aussi en inconséquences et en puérilités. Dans l’un des plus récents (1), on affirme, par exemple, qu’en élargissant leurs frontières, en 1878, les Serbes ont empiété sur les droits bulgares, et qu'ils ont serbisé les noms des villes et villages de leurs nouvelles provinces. Comme exemple, on cite Leskovec, que les Serbes sont accusés d'avoir changé en Leskovac. Pourtant, les textes datant de 1836 à 1838, 1841, 1898 et 18671, cités comme annexes du même livre et toutes les cartes éditées entre 1853 et 1878, qui sont également reproduites, donnent invariablement le nom de la ville dans sa forme serbe de Leskovac et pas une seule fois dans sa forme bulgare de Leskovec. Quel courage ne faut-il point pour émettre de pareilles affir-

(1) A. Ishirkoff, Docteur ès lettres, Professeur de Géographie à l’Université de Sofia, membre de l’Académie Bulgare des Sciences, etc : « Les confins occidentaux des Terres Bulgares », Lausanne, 1916, pages 419, 182, 189, 194, 202. ©

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