La Macédoine
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plus il leur était difficile de décider les Macédoniens à se lancer dans cette aventure, conçue uniquement dans un but égoïste par la nation bulgare. Pourtant, la révolution devait avoir lieu coûte que coûte, et les Bulgares eurent recours à Ja ruse. En 1830, ils lancèrent des proclamations au peuple macédonien en l’invitant à se soulever contre l’oppression turque, mais ils se gardèrent bien d'y faire la moindre allusion aux revendications et aux prétentions bulgares sur la Macédoine, et surtout d'y employer le mot bulgare, (Voir annexe vrr°.) Ce fait, d’une évidence frappante, ne peut s'expliquer que par la conscience qu'avaient les Bulgares des sentiments serbes de la population macédonienne.
Les peuples, de même que les particuliers, ont certaines qualités caractéristiques. L'étude du passé et du présent de la nation bulgare nous révèle un défaut prédominant de ce peuple, à savoir sa rapacité et le désir de s'approprier le bien d'autrui. C’est uniquement en tenant compte de cette tendance que l’on arrive à comprendre la psychologie de ce peuple, lequel, tout en sachant que ses prétentions sur la Macédoine ne reposaient sur aucun fondement, avait fait de son Etat un camp retranché, d'où les comitadjis se ruaient sur la Macédoine pour l’arracher des mains de ses véritables propriétaires. Et pendant que, partis de ce camp retranché, évèques, prêtres, maitres d'école, agents et brigands se rendaient en Macédoine, où, par la religion, par les livres, par l’argent et par les armes, ils essayaient d’acheter, de tromper ou de terroriser la population serbe, les journaux, les savants et les hommes politiques, se tournaient vers le monde civilisé pour lui dire que les Macédoniens étaient des Bulgares brülant d’impatience de “unir à la Bulgarie.
À cette mentalité de comitadjis s'ajoute un désir de s'imposer à tous et partout, sans tenir aucun compte de la politesse la plus élémentaire.
Tous ceux qui ont eu des relations avec les Bulgares connaissent bien ce défaut national de ce peuple. Pour
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