La Macédoine
Après les doléances contre l'état désespéré où se trouve Te peuple serbe, la pétition poursuit en ces termes Ù
Si l’on ne vient pas à notre secours au plus tôt, si l’on ne nous réunit pas à notre mère, la Serbie, bientôt il ne resiera même pas de traces de nous.
(Ici, de nouveau, suivent des requêtes demandant l'union avec la Serbie et contenant des avertissements sérieux adressés à Bismark en personne, avec la demande d'une Commission d'enquête européenne, pour l'examen de la situation véritable et la constatation des atrocités commises par les Turcs.)
Cette commission se rendra compte que tout ce que nous venons d'exposer est la vérité, car nous n'oserions pas mentir comme les Bulgares, qui ont trompé nos frères russes ei serbes en prétendant que les sandjaks de Sofija, de Vidin et de Kustendil sont habités par des Bulgares.
Suit maintenant une longue liste de délits, d'exactions, de meurtres, etc., commis par les Turcs au cours des dernières années. On cite les noms de plusieurs centaines de Serbes soumis à la torture ou tués par les Tures, ainsi que les noms de villages où les faits se sont produits, en donnant parfois jusqu'au nom des officiers et soldats turcs coupables de ces méfaits. De même, on publie les noms de plusieurs centaines de jeunes filles, femmes et enfants déshonorés, avec les noms des Turcs coupables. A la lecture de cet exposé, le cœur se brise ; pourtant, il n'a fait aucun effet sur les diplomates du Congrès de Berlin. :
Il est encore à faire remarquer, au sujet de cette pétition, que les « slavophiles », agents panrusses, s’en étaient procuré une copie dont ils falsifièrent le texte en remplaçant Le mot « Serbe » par le mot « Bulgare », de sorte qu'il apparaissait que le peuple demandait à être uni à la Bulgarie. Ce ont ces documents falsifiés qui furent remis au tsar et aux délégués du Congrès.
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Maïs ce n'est pas tout. Les Bulgares mirent tout en œuvre pour se-rendre maîtres de la personne des signataires de Ja pétition et pour les gagner à la cause bulgare par des promesses et des menaces. Certains d'entre eux se laissèrent corzompre à prix d'argent ; d'autres cédèrent aux souffrances
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