La municipalité d'Angers

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attaché à l’esprit comme à la lettre des décrets de PAssemblée nationale, il a démontré qu ‘indépendamment de tous ces motifs, on & ’emparait tous les jours de la, maison entière d’un propriétaire, père de famille, lorsque l’intérêt public l’exigeait; la démarche et les demandes de dom Mansel étaient comme isolées et très contraires au vœu général de sa communauté, et d'ailleurs même aux termes des anciennes lois subsistant encore, cette maison n'ayant pas le nombre de religieux requis pour exister, elle était dans le cas ordonné- de la suppression. En faisant parler la loi et céder toutes considérations aux intérêts supérieurs de la société, au plus sacré de ses devoirs, le substitut a su allier à beaucoup de force une sensibilité naturelle et des sentiments de douceur et de té envers dom Mansel, hommages dûs aux qualités et à l’esprit de ce religieux. On l’a

même entendu former le désir le mieux exprimé, de le conserver à Angers. — Sur quelques motions élevées pour remettre cette affaire en discussion, il a été arrêté, à la grande majorité des voix, qu’il n’y avait lieu à délibérer. »

Le 22 avril, és six commissaires de la municipalité retournent à Saint-Aubin pour signifier aux moines qu’ils devront définitivement évacuer le couvent et ses dépendances le 3 du mois de mai. Ils font en même temps l’inventaire des « meubles et effets mobiliers les plus précieux de l’abbaye ».

Il y a toujours deux partis dans le monastère : ceux qui veulent rester religieux et ceux qui consentent à rentrer dans le monde. Dom Le Coursonnais, qui n’avait pu se prononcer pour cause de maladie, se range du côté du prieur.

Le 24 avril, les religieux opposants font signifier par huissier aux officiers municipaux qu’ils n’entendent Pre abandonner leur abbaye.