La patrie Serbe
LA PATAIE SERBE 2916 désormais. Les proscrits se chargeaient alors du plus indispensable et abandonnaient- leur fortune à ceux qui la voudraient ; mais personne ne songeait à prendre le bien d'autrui, on ne pouvait même pas conserver le sien. Le plus attristant spectacle était celui donné par les mères fugitives qui trainaient ou portaient les bébés privés de soins, les pauvres petits n'ayant pour abri que le sein maternel et le Ciel grand ouvert pour recevoir leurs jeunes âmes. De chaque côté de la route s’affalaient les soldats épuisés, incapables de continuer leur trajet; ils suppliaient les passants de les secourir, maïs souventon dutne pas les écouter et les laisser à Jeur
lente agonie. C'étaient des malades ou des blessés sortis des hôpitaux par crainte des, Bulgares, dontla trombe homicide fusillait tout ce qu'elle pouvait atteindre,
Des scènes dechirantes eurent lieu ; les esprils saisis dans un tourbillon d'horreur perdaient la raison, et se demandaient s'il n'était pas préférable d'être une bête au lieu d'être un homme. Les barbares envahisseurs, Sans respect aucun pour des existences sacrées à toute personne civilisée, tuèrent sans vergogne les faibles, trop faibles pour tenter une fuite cruelle, Il massacrèrent férocement dans le but d'anéantir la race serbe qui jadis les avait vaincus. Des centaines de vies furent ainsi détruites au début de l'invasion,
La chaîne de la Babouna et ses pentes rapides s’estompèrent dans le brouillard et la pluie. Ce déluge était insupportable. On gravissait une route en Zigza88,
- impraticable aux autos qui s’arrétèrent au comimence-
ment du chemin Les chars et les voitures durent rester
en arrière. On pénétrait jusqu'aux genoux dans là boue collante qui retenait les gens autant qu'un piège,
Emergcant des nuées basses,les rochers aux formations