La patrie Serbe
LA PATRIE SERBE 295
à la fatigue imposée au héros de Villersexel par une existence trop chargée. On s'étonnera également lorsqu'on pensera que pour restaurer ses forces chancelantes il voulut se contenter de l'abominable pain de maïs alba= nais et dut attendre, étendu sur un lit de branches, dans la froideur enfumée des misérables hans, que les nuits d'horreur fassent dissipées (1). Les relations écrites sur cet épisode de la grande guerre, l'épisode le plus tragique, non seulement de la conflagration mondiale mais peut-être de lhistoire entière, peignent la marche cruelle et lente du Roi Obligé de s'asseoir à chaque demi-kilomètre, il se relevait bientôt, soutenu par une volonté plus puissante que la nature. L'exemple dressé parle Roi en face de tant d'exemples aussi révoltants que déprimants, n'est pas seulement un exemple offert au peuple serbe, c’est un exemple pour l'humanité entière. Nous, membres de cette humanité, nous devons tous a S. M. Pierre [I un tribut de reconnaissance, parce qu'il a établi la supériorité triomphale de l'âme sur la chair, de l'esprit sur la matière. [l nous a prouvé que Ja Volonté, tendue jusqu'à sou maximum d'énergie, devient omnipotente. Il nousa indiqué ce qu'étaient le sacrifice, labnégation, dans leur intégralité.Il a tracé à l'Univers, surtout aux gouverneurs des nations, la voie lumineuse du devoir. Le Roi Pierre et le Prince Alexandre prirent la route la plus rude. Le Prince aurait pu comme son père, quitter la Serbie par une autre direction, il était si malade qu'à Scutari il dut être opéré, cette circonstance suilisait à L'excuser. Mais le Prince Alexandre est le fils du Roi Pierre, ilest de pure race serbe, il est fier, la douleur physique pas plus que la douleur morale ne l'ont dompté. Maïtrisant ses neris, 1. Marianovitch, Lecture pour tous, A" février 1916,
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