La patrie Serbe

LA PATRIE SERBE DD

On atteignait le seuil de l’Albanie, de cette Albanie véritable enfer dans son abomination. Enfer d’une misère telle, d'une misère si miséreuse qu'aucun mot, aucune phrase décrivant la misère dans sa pire désolation n'arriveraient à la suggérer en entier. Un peuple alait rencontrer dans cette aridité la misère physique et morale poussée à son extrême limite. Ce peuple affamé, glacé, était affolé par la perspective des terribles cruautés prodiguées par un inexorable et barbare vain: queur, dont la rage et la haine féroces refusaient tout frein ; d'un vainqueur résolu à détruire systématiquement une race et qui, après avoir cherché durant des années les moyens les plus efficaces, les plus SOUrnois, lui permettant de toucher à son but de destruction, se trouvait maître d'iniliger à son gré les tortures eb la mort. La nation serbe pénétra dans les ténèbres de la désespérance. L'une après l’autre les illusions étaient tombées, les voiles du crépuscule s'étaient épaissis sur. la radieuse clarté de midi. Maintenant c'était la nuit, nuit opaque, sans étoiles, sans lueur aucune. Combien éloignés, par des événements capables de reculer bien. davantage que la longueur du temps, les divers incidents de la vie, combien éloignés les jours ensoleillés durant lesquels l’ardeur d’un espoir brillant avait pavoisé Nich pour fêter les alliés prometteurs de sécurité et de victoire |

Les alliés avaient tardé ; les nuages envahissant le ciel, cachant le soleil, s'étaient dissous en une pluie serrée, intermiuable qui changeaïit en loques les drapeaux lentement décolorés... Les alliés n'étaient pas venus |

L’invasion poussait vers l'hiver albanais les Serbes désemparés. Le pain, Jes vêtements devaient Müunquer pour les pelils que leurs parents ne pourraient rassasicr, consoler, ni réchauller, pour les petits dont la mort

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