La patrie Serbe
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reux, durent abandonner à son agonie le moins fort tombé sur la route. Combien de soldats ne terminèrent pas le geste approchant de leur bouche le mauvais pain de maïs et tendirent cettenourriture à une femme, à un enfant, à un malade.
Dans un moment pareillement afroce on peui se demander si celui quisauvait une vie était plus humanitaire que celui, que d’un coup de revolver exauçait les supplications d' un ami implorant la fin deses peines. Nombreux furent ceux dont l'ardente prière obsédait le passant honteux de leur accorder la grâce de la mort. Ils se traînaient parfois sur leurs coudesetleurs genoux parce que leurs pieds gelés, à la plante décollée et pendante, refusaient tout service. D'autresaccroupis dans la neige se pliaient en deux pour chercher un peu de chaleur dans leur propre contact. Au moment de mourir, ceux qui se sentaient saisis par la main froide de la mort, prenaient le petit cierge gardé dans leur paquetage à cette intention. Les yeux des blessés rongés par la gangrène brillaient de fièvre, ces fiévreux avaient moins froid et faim, mais ils étaient à moitiéious; plusieurs, croyant charger l'ennemi, seprécipitèrentdansle vide en hurlant. On fuy ait, poursuivi par le roulement du canon, tirant sur les arrière-gardes ; du ciel venait aussi la mort, car les taubes, comme des oiseaux ‘sataniques, sillonnaient les nues de leur vol. Leurs ailés de rapace largement éployées, leur vilain corps d'épervier passant à une faible hauteur, ils visaient les groupes les plus compacts et leur envoyaient les bombes meurtrières.
Toujours les mêmes scènes se reproduisaient. Les défilés sauvages étaient SerT és dans Ja fente des murailles rocheuses à peine touchées par le jour. Des décharges partaient des hauteurs, el quand les pillards