La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

CHAPITRE XI

Période thermidorienne. Suppression des frais du Culte

« Il arrivera ce moment où le soleil n'éclairera plus sur la Terre que des hommes libres, ne reconnaissant d'autre maître que leur raison,où les tyrans et les esclaves, les prêtres et leurs stupides ou hypocrites instruments n’exis leront plus que dans l'histoire et les théâtres. — Condorcet : Progrès de l'esprit humain. »

On a dit bien souvent que le 9 thermidor fut le signal de la réaction : cette appréciation nous paraît erronée, car on ne peut identifier la cause de Robespierre avec celle de la Liberté.

Certes, les Jacobins voulaient, par tous les moyens possibles, empêcher le retour de l’ancien régime ; cependant ils furent étrangers par certains côtés au génie de la Révolution, puisque tous leurs efforts en matière religieuse tendaient à établir un culte dominant, sorte de religion d'état. à

Le 9 thermidor ruine le système jacobin, mais, loin de rétrograder, la politique religieuse de la Convention nationale va au contraire s’accentuer : le 2e jour complémentaire de l'an II (18 septembre 1794), Cambon renouvelle, au nom du Comité des Finances, sa proposition du 13 novembre 1792. Il réclame la suppression de tous : frais ou salaires destinés au culte.

D'ailleurs, presque partout, depuis l’époque de la fermeture des églises, les prêtres ne tou+

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