La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

LA RÉACTION ET LA DÉFÉNSE RÉPUBLICAINE 409

pliquant intégralement de sages principes, on s’efforça de léser le moins possible les individus. * La plus saine philosophie, dans sa force et sa sérénité, vise les institutions et ne persécute pas les hommes. Aïnsi la grande âme de Vergniaud, la conviction ardente de Guadet, la haute sagesse de Gensonné et la pensée souriante de Ducos s'accordent avec l'esprit pratique de Cambon. Bien des choses souvent, appartiennent aux morts autant qu'aux vivants : telle est la leçon de l'Histoire. Il fallut attendre deux ans pour réaliser la conception laïque qui, en novembre 1792, paraissait une « manœuvre des Brissotins » à un jacobin d'esprit étroit. Danton, dont nous avons vu, vers la même époque, la prudence peut-être exagérée, Danton se serait certainement rallié avec enthousiasme au projet de Cambon, s’il eût vécu jusqu'à la 2e Sans-Culottide de l’an IT. On ne peut en dire autant de Robespierre.

A la fin de l’an II, la Révolution française retrouve donc sa véritable yoie et reprend les idées des grands hommes sacrifiés par la Terreur. La proposition de Cambon paraît alors si naturelle que personne ne s'oppose à son adoption ; aussi la Convention nationale décrète par acclamations que :

La République française ne paye plus les frais ni les salaires d'aucun culte. (XX1V)

Cette suppression des dépenses publiques du culte est une mesure capitale, et cependant elle