La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

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la misère du prêtre, « à qui son modeste traitement suffit à peine pour se procurer du pain » (1). bre

Par le mot « traitement », Lecoz désigne évi ‘demment la pension accordée par la loi de septembre 1794. « Payée en assignats, affirme M. Gazier, cette somme finit par ne pas représenter 50 francs et plus tard même 12 francs en numéraire ».

Ainsi, il apparaît que, par suite de circonstances financières difficiles, la pension des prêtres se-réduisit bientôt (vers 1799 et 1809), à unie somme insignifiante. Et pourtant, dans la pensée du législateur de l'an IT, les secours accordés aux membres du clergé constitutionnel devaient être payés intégralement. Si ces secours devinrent presque illusoires, la cause en est dans la dépréciation des assignats.

Quoiqu'il en soit, la Convention nationale voyait dans la séparation de l'Eglise et de lEtat, non pas une machine de guerre conire une religion quelconque, mais sans doûte le vrai moyen d'assurer la paix religieuse et la liberté de conscience. Instruite par la déplorable expérience des cultes de la Raison et de l'Etré suprême, elle avait enfin reconnu que le rôle de l'Etat n’est pas de choisir ou d'imposer un dogme. C’est la véritable conception laïque. Et, en ap-

4) Lettre autographe de Lecoz à Grégoire du 5 Floréat an IIL.